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Le.blog.catholique.de.Véronique (Blog personnel)

L'ultime offrande de Jésus au Père

14 Avril 2012, 08:28am

Publié par Véronique

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IV - L'ultime offrande de Jésus au Père

 

La dernière prière de Jésus au Père est la parole qui accompagne le don de son Esprit : "Père, entre tes mains, je remets mon esprit (Lc 23, 46 ; Ps 30, 6)". Cet acte, qui accomplit Jésus en son être filial, est à la fois la source de ntre vie filiale et de la prière qui l'exprime. Il peut donc être et rester le lieu spirituel et le centre (ou la source) de notre prière. L'accomplissement devient en effet nouveau commencement, source vive. Nous le rejoingnons aujourd'hui dans l'adoration et l'eurhcaristie. C'est en effet dans l'eucharistie que Jésus vivant nous communique en son Coeur nouveau tous les actes de sa vie et, plus que tout, l'acte récapitulateur que fut le don de son Esprit. L'adoration nous permet de revivre tous les composantes de la célébration de l'eucharistie. Le propre de l'adoration est avant tout de nous mettre en présence de la présence de Dieu, de la sainteté de Dieu : ce mystère de feu qui EST dans l'eucharistie. Dans la présence réelle du Ressuscité, "ceci EST mon corps, ceci EST mon sang", c'est l'Être de Dieu qui se communique à nous dans l'actualisation du mystère pascal de Jésus. C'est le sommet et el fond de notre union à Dieu dans l'oraison et dans le service de l'Evangile : le contact existentiel avec la divinité du Père ; le Père tel qu'il EST en lui-même et pour lui-même, au-delà même de son oeuvre de salut, le Père qui possède la vie, qui est Saint, qui est Dieu.

En remettant sa vie au Père par le don de son Esprit, Jésus est accompli en sa vie filiale. Pour nous, en union à ce don plénier de Jésus, être fils, être fille, c'est nous recevoir du don du Père par le baptême. Or, pour que nous puissions ainsi accueillir effectivement le don de la vie divine, il ne faut pas moins que nous redonner entièrement à Dieu le Père comme Jésus, et en lui. Pour chacun de nous, cela veut dire rechercher la volonté du Père un moment après l'autre et nous laisser transformer par ce qu'il nous donne. C'est le mystère même de Jésus en sa vie filiale et déjà en son Baptême où il se présente comme l'Agneau et le Serviteur de Dieu dans une offrande foncière que consommera sa Passion.

Aujourd'hui, l'eucharistie, qui renouvelle le mystère pascal, est le sommet, l'acte plénier de la prière de Jésus et de son offrande parfaite au Père. Notre vie filiale a pour mesure notre participation au sacrifice de Jésus dans l'eucharistie : c'est le sommet de notre union au Père et de notre oraison comme de notre insertion personnelle dans la construction du Corps mystique.

 

Conclusion : L'oraison, être serviteurs de l'Amour

L'oraison est la prière personnelle silencieuse que Dieu lui-même nous donne, la prière où il nous guide et nous soutient. En son fond, cette prière est simple : il suffit de laisser Jésus venir à nous et renouveler aujourd'hui en nous sa propre prière au Père, expression de son offrande filiale. La condition de l'oraison, son fond, c'est donc purement et simplement la configuration personnelle à Jésus dans sa prière qui est l'expression de sa vie filiale, de son obéissance au Père. Suivre le chemin de l'oraison, nous dit Thérèse de Jésus, c'est nous rendre serviteurs de l'amour en suivant Jésus Amour :

"Parlons maintenant de ceux qui commencent à être les esclaves de l'amour, car tel est, selon moi, l'heureux sort des âmes qui se déterminent à suivre, par le chemin de l'oraison, Celui qui nous a tant aimés." (Autobiographie, ch, 11, 1. OC, Cerf, p. 77.)

L'amour est ici Jésus en personne, lui, notre chemin vivant vers le Père. L'Apocalypse dit de Jésus : "Il nous aime (Ap 1, 5) : l'amour suffit à le définir. La r&alité de l'oraison en sonf ond, quelles que soient les formes de l'oraison ou les grâces reçues, est l'union à Jésus. La grâce même de la prière est de demander à Jésus de n'être jamais séparés de lui : tout est dit là ; l'oraison, c'est tout simplement être avec lui et lui avec nous (Ap 3, 20). Il suffit d'aimer !

Ce don de l'oraison, que le Père nous fait dans l'Esprit, nous advient par l'Eglise en sa foi vivante, dans l'eucharistie, et nous recevons ce don par notre travail pour constituer une cellule du corps mystique. La prière en sonf ond est donc résolument apostalitique.

Or, comme la prière de Jésus en sa forme accomplie est l'obéissance à la volonté du Père dans l'entier abandon, le fond de notre prière est l'union à Jésus crucifié, mais déjà Jésus souffrant la "Crois du saitn désir". Par cette expression, Catherine de Sienne désigne la souffrance que Jésus a connue tout au long de sa vie cachée de Nazareth et au long de son ministère apostolique, par le désir qu'il éprouvait de se donner entièrement à l'heure de la Croix. Pour Catherine de Sienne, Jésus a conne dès son entrée dans le monde une soif infinie de réaliser notre salut. Or son désir infini ne pouvait pas être exprimé ou réalisé dans ce qui était fini, y compris dans les tourments de sa Passion. Il y a donc eu d'un bout à l'autre de la vie de Jésus la "Xroix du désir" beaucoup plus douloureuse que celle du Golgotha :

"Dès que je fus semé, incarné dans le sein de Marie, je me crucifiai du désir d'obéir à mon Père et d'accomplir sa volonté dans l'homme." (Catherine de Sienne, Lettre XVI à un grand prélat, le livre des dialogues, Seuil, 1953, p. 647-8. Lettre LXXXIV (38), Lettres, Téqui, tome 1, p. 573-9.

Le commencement, ou la source de la prière, est donc l'oraison de reccueillement centrée sur l'abandon filial, sans se préoccuper du vécu subjectif de la concentration et du silence intérieur.

L'oraison, c'est nous laisser imprégner par la parole de Jésus dans l'Ecriture - surtout sa prière et particulièrement les psaumes qui ont été le fond de sa prière. l'oraison est notre réception de l'Ecriture. Sa parole se fait puissance de vie, de salut dans les sacrements et plus encore présence livrée dans l'Eucharistie. Ce qu'il y a d'unique dans l'eucharistie, c'est que non seulement Jésus agit pour notre salut comme dans les autres sacrements, mais il se donne entièrement lui-même, se remettant entre nos mains. Il se rend présent à nosu par la parole de l'ordre : "Faites ceci en mémoire de moi." Se donnant à nous, il veut que nous fassions de os vies un sacrifice saint, spirituel et agréable à Dieu (Rm 12, 1). Notre union à Jésus dans l'Eucharistie qui renouvelle le sacrifice de la Croix est le sommet de notre oraison et de notre don pour le servide de l'Evangile.

 

"Accompagnement & vie d'oraison"

Père Jean-Claude SAGNE

Editions des Béatitudes

Page.151

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