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Le.blog.catholique.de.Véronique (Blog personnel)

Benoît XVI : "L'échelle sainte" [à tous les baptisés]-St Jean Climaque

14 Février 2009, 10:34am

Publié par Véronique (Lala)

VATICAN - Le Pape Benoît XVI continue le précédent cycle de catéchèse, et le consacre à Saint Jean Climaque et à son traité de vie spirituelle, « L’Echelle Sainte »

Rome (Agence Fides) –

Le Pape Benoît XVI a terminé le cycle de vingt catéchèses consacrées à l’Apôtre Paul, à l’occasion de l’Année de Saint Paul. Aussi a-t-il repris, ce mercredi 11 février, la présentation des grands Auteurs de l’Eglise d’Orient et d’Occident, en consacrant son discours à Saint Jean Climaque. Ce dernier est aux environs de 575 et sa vie se passa durant les années de la grave crise de Byzance, Capitale de l’Empire Romain d’Orient. A seize ans, Jean devint moine au Mont Sinaï, et à vingt ans, ils choisit de vivre en ermite dans une grotte au pied du Mont, tout en continuant à rencontrer des personnes qui désiraient recevoir sa direction spirituelle, et en se rendant en visite dans plusieurs monastères près d’Alexandrie. Après quarante années de vie érémitique « vécue dans l’amour pour Dieu et pour le prochain, des années durant lesquelles il pleura, il pria, il lutta contre les Démons, il fut nommé higoumène de grand Monastère du Mont Sinaï, et retourna ainsi à la vie cénobitique, au monastère. Mais, quelques années avant sa mort, nostalgique de la vie érémitique, il confia à son frère, moine dans le même monastère, la direction de la communauté. Il mourut après 650 ».
Jean devint célèbre, et il doit son nom à l’oeuvre qu’il écrivit « l’Echelle » (klimax), appelée en Occident « Echelle Sainte ».
L’œuvre, a expliqué le Saint-Père, « est un traité complet de vie spirituelle, où Jean décrit le chemin du moine, de la renonciation au monde jusqu’à la perfection de l’amour. C’est un chemin qui, selon ce livre, se développe à travers 30 marches, dont chacune est reliée à la suivante.

Le chemin peut être synthétisé en trois phases successives :

la première s’exprime par la rupture avec le monde afin de retourner à l’état de l’enfance évangélique… Le détachement volontaire des personnes et des lieux chers, permet à l’âme d’entrer en communion plus profonde avec Dieu. Ce renoncement prépare à l’obéissance, qui est la voie vers l’humilité par les humiliations
– qui ne manqueront jamais, de la part de ses frères…

La deuxième phase de chemin est constituée par le combat spirituel contre les passions. Ce degré de l’échelle est lié avec une passion principale, qui est définie et diagnostiquée, avec l’indication de la thérapie, et avec la proposition de la vertu correspondante. L’ensemble de ces degrés constitue à n’en point douter comme le traité le plus important de stratégie spirituelle que nous possédions

La dernière phase du chemin est la perfection chrétienne, qui se développe dans les sept derniers degrés de l’Echelle. Ce sont les stades les plus élevés de la vie spirituelle… Des trois premiers, simplicité, humilité et discernement, Jean, dans la ligne des Pères du Désert, considère le dernier comme le plus important, à savoir la capacité de discerner. Chaque comportement doit être soumis au discernement ; tout dépend en effet des motivations profondes qu’il faut peser. On entre ici dans le vif de la personne, et il s’agit de réveiller chez l’ermite, chez le chrétien, la sensibilité spirituelle et le ‘sens du cœur’, dons de Dieu… De cette manière, on atteint la quiétude de l’âme ‘l’esichia’, grâce à laquelle l’âme peut se pencher sur l’abîme des mystères divins ».

Cet état de quiétude, de paix intérieure, prépare à la prière qui, selon Jean, se distingue en « prière corporelle » et en « prière du cœur»

La première est propre à ceux qui doivent se faire aider par des attitudes du corps, tendre les mains, émettre des gémissements, se frapper la poitrine etc. ; la seconde est spontanée, parce qu’elle est un effet du réveil de la sensibilité spirituelle, don de Dieu à celui qui s’est consacré à la prière corporelle. Chez Jean, elle prend le nom de ‘prière de Jésus’, et est constituée par l’invocation du seul Nom de Jésus, une invocation continue comme la respiration… A la fin, la prière devient très simple, simplement la parole ‘Jésus’ devenue une seule chose avec notre respiration ».

Le dernier degré de l’échelle est consacré à la suprême « trinité des vertus : la foi, l’espérance
et surtout la charité.
« De la charité, Jean parle aussi comme ‘eros’ (amour humain), figure de l’union matrimoniale de l’âme avec Dieu. Et il choisit aussi l’image du feu pour exprimer l’ardeur, la lumière, la purification de l’amour par Dieu

Mais la charité est vue aussi dans un rapport étroit avec l’espérance ».

Pour terminer, le Saint-Père a souligné l’actualité de cette oeuvre « écrite pas un moine ermite qui a vécu il y a mille quatre cents ans… Cette vie monastique est seulement un grand symbole de la vie baptismale, de la vie de chrétien. Elle montre, pour ainsi dire, en grands caractères, ce que nous écrivons, jour après jour, en petits caractères. Il s’agit d’un symbole prophétique qui révèle ce qu’est la vie du baptisé, en communion avec le Christ, avec sa Mort et sa Résurrection. Pour moi, il est particulièrement important le fait que le sommet de l’Echelle, les derniers degrés soient en même temps les vertus fondamentales initiales, plus simples : la foi, l’espérance et la charité. Ce ne sont pas des vertus accessibles seulement à des héros moraux, mais ce sont des dons de Dieu à tous les baptisés : en eux, notre vie elle aussi grandit. Le début est aussi la fin, le point de départ est aussi le point d’arrivée : tout le chemin va vers une réalisation toujours plus radicale de foi, d’espérance et de charité. Dans ces vertus, toute l’Echelle est présente… Serons-nous donc de cette ‘Echelle’ de la foi, de l’espérance et de la charité ; nous arriverons ainsi à la vraie vie ». (S.L.)


(Agence
Fides, 12 février 2009
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