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/image%2F0535627%2F20200613%2Fob_dd4c27_2.png "Je vous supplie de prier pour Yolaine, s'il vous plaît.")
Je vous supplie de prier pour Yolaine, s'il vous plaît.
Yolaine est une amie. Elle est en train de mourir, à la clinique. Je suis anéantie...
Je viens de l'avoir au téléphone. Sa voix a beaucoup changé : "je suis en train de mourir Véronique, je me prépare, ne sois pas triste...". Elle est en clinique depuis un mois maintenant, elle m'avait avoué y rentrer pour que l'on pose un drain à chacun de ses reins. Elle est très faible et ne peut parler longtemps. Nous avons échangé quelques mots, je lui ai dit : "Je vous aime Yolaine...", mais déchirée entre la tristesse, un profond désarroi, et l'envie de lui donner ma force, mon cœur est ensuite resté muet.
Il y a quelques jours, Yolaine me disait qu'elle offrait ses souffrances à Dieu. C'est une sainte avant-même d'aller au Ciel.
Qui est Yolaine ?
Sans elle, ce blog n'existerait pas.
En 2001, je venais d'arriver dans la région où j'habite actuellement. J'ai inscrit ma fille aînée dans une école privée. Yolaine y faisait le catéchisme bénévolement. Bien que j'ai reçu les sacrements jusqu'à la confirmation, je ne connaissais rien à la religion catholique. C'était à un moment très difficile de ma vie que j'ai connu Yolaine. Elle m'a parlé de Dieu comme jamais personne ne l'avait fait auparavant. J'ai alors senti un grand amour m'envahir, celui de Dieu le Père.
En vous passant les détails, elle m'a fait connaître l'histoire de Fatima, de saint Padre Pio et d'autres saints et saintes, de mystiques, de la vénérable Marthe Robin... Concernant Marthe Robin, Yolaine m'a emmené à Châteauneuf-de-Galaure. C'était en 2001. Avant d'entrer dans la maison de Marthe, Yolaine me dit : "Véronique, tu peux marquer tes intentions sur un papier...". Je ne l'ai pas fait, vous allez comprendre pourquoi. En sortant de la maison de Marthe, je m'adresse à Yolaine en lui posant cette question : "C'est quoi une intention ?". Effectivement, je ne savais pas ce qu'était une intention de prière. Je ne savais rien, ou presque rien en matière de foi. Elle s'est mise à rire saintement, cela m'a amusé.
Pour la visite à Châteauneuf-de-Galaure, Yolaine m'avait avoué qu'en proposant des places libres dans sa voiture aux parents (elle faisait le catéchisme à nos enfants), l'Esprit Saint lui avait dit que le plus important n'était pas la quantité, mais la qualité. Très souvent elle me l'a répété en invoquant mon blog et les fruits que je lui rapportais.
Depuis, que de chemin parcouru.
Un jour, je lui envoie un email dans lequel j'avais joint un diaporama de vraies photos de roses. Yolaine m'a expliqué qu'au moment où elle avait cliqué dessus, un parfum de roses avait envahi la pièce où elle se trouvait.
Pendant mon cancer, Yolaine a été présente chaque jour en me téléphonant. Elle m'a accompagné à ma première séance de chimiothérapie. Au début de celle-ci, on m'avait mouillé les cheveux à l'eau froide afin de me poser sur la tête un casque à -25° pour éviter que je perde mes cheveux. La douleur a été insupportable, c'était extrêmement et violemment douloureux, et, en quelques secondes seulement, je pensais à mon papa décédé en 1996 des suites d'un cancer, et qui lui a supporté ce même casque. Je me disais que je n'étais même pas capable de supporter cela, que je ne lui arrivais pas à la cheville... Mais les mots de Yolaine m'ont aidé à ne pas m'en vouloir, ni à culpabiliser : "Véronique, je ne veux pas que tu souffres, enlève ça de ta tête, de toute façon tu va perdre tes cheveux.". Juste avant la troisième chimiothérapie (sur les six au total), je disais à Yolaine que je n'avais pas la force physique et intérieure de la subir car j'étais déjà très diminuée, et que je considérais que c'était de l'acharnement thérapeutique. Elle m'a soutenu et encouragé. Elle trouvait toujours les bons mots. Au fur et à mesure des chimiothérapies, j'étais de plus en plus faible, au point de ne pouvoir marcher, me doucher, avec des grandes difficultés à respirer et à parler. Yolaine me disait de me battre, notamment pour ma famille, mes enfants de douze et deux ans à l'époque. Ceci dit, devant mes grandes faiblesses physiques, Yolaine était présente, silence et de ce fait très respectueuse.
Yolaine a le don de conduire les âmes vers Dieu. Il le lui a offert. Effectivement, quand elle nous parle de Dieu c'est captivant. Elle offrait des chapelets aux enfants du catéchisme, ce qui lui a valu d'en être renvoyée. Terrible quand même ! Combien de fois elle m'en a parlé, mais on en riait très souvent par rapport à la contre partie des grâces offertes par mon blog dont je lui faisais part : jumeaux sauvés de l'avortement, conversions, bénédictions, conseils spirituels... "Continue Véronique, continue...", souvent elle me le disait.
Au début de notre rencontre, je lui posais des milliers de questions sur la foi, la spiritualité, je lui demandais aussi beaucoup de conseils pour ma vie quotidienne, il y a encore quelques semaines. Je ne lui cachais rien de ma vie, elle était ma confidente précieuse. Une maman spirituelle en quelque sorte, voir plus encore, mais comment le définir, c'est difficile tant ce lien est extrêmement fort entre nous deux.
Yolaine m'a appris la prière du chapelet que je ne connaissais pas non plus. Au début de ma conversion, elle m'avait dit : "Véronique, même si tu n'as pas envie de prier le chapelet, prie-le quand même." C'est alors que la Vierge Marie m'a amené à Jésus. Je l'affirme. Yolaine m'a tant appris, tant conseillé. Comment faire sans elle ?
Puisque cette pensée insiste dans mon cœur, je vous avoue que Yolaine est de la famille de Saint Charles de Foucault. Elle me l'avait confié.
Il y a quelques années, j'ai revu Yolaine après son déménagement. Elle avait rejoint sa maison familiale à la retraite de son époux. Nous avions déjeuné ensemble et avions échangé une longue étreinte, des rires, des sourires, des regards... Jusqu'au dernier moment, lorsque j'étais assise dans ma voiture et que j'allais partir, Yolaine me touchait le bras afin d'éterniser cet instant d'union fraternelle. Nous tenons beaucoup l'une à l'autre.
A travers elle, j'ai découvert la beauté, la force et la nécessité de l'amour fraternel. C'est très beau. Aussi, de la manière dont je le vis avec Yolaine, je voudrais que tous nous le vivions ainsi. Ces moments sont remplis de grâces, et je me souviens que souvent nous étions prises ensemble d'un rire divin, aux éclats, différent du rire purement humain.
Dieu est bon, je ne cesserai de le dire et de le proclamer.
Il y a quelques années, elle m'avait fait connaître une sœur ermite avec qui j'avais noué aussi une forte amitié.
Pour finir, je vous demande et vous supplie de prier (notamment le chapelet à la Miséricorde Divine) pour Yolaine, s'il vous plaît. Et si vous le voulez bien remercier Dieu des grâces qu'Il vous a procuré par ce blog, car il est en partie vivant grâce à elle.
En union de prière pour ma Yolaine si précieuse... Comment vais-je faire sans elle ?
Merci à vous.
Votre sœur, Véronique
Cette photo que Yolaine m'a offerte
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